« Demain » Le Film : similitudes entre le système éducatif finlandais et la pédagogie Steiner-Waldorf

(c) Film "Demain"
(c) Film « Demain »

César du meilleur documentaire 2016

Fin 2015 sortait sur le grand écran au moment de la COP21 le documentaire Demain Le Film réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent et financé en partie de manière participative grâce aux dons de plus de 10.000 personnes au travers de la plateforme kisskissbankbank. Le film a été vu par plus d’un million de spectateurs en France, a été distribué dans 27 pays et a obtenu le César 2016 du meilleur documentaire.

L’objectif était de montrer des solutions pour résoudre les crises écologiques, économiques et sociales auxquelles sont confrontés nos pays.

Le film traite ainsi d’énergie, d’économie, de démocratie mais également d’éducation.

Le projet pédagogique Finlandais

Et il est intéressant de voir qu’il y a de nombreuses similitudes entre l’école publique de Kirkkojarvi en Finlande avec les écoles Steiner-Waldorf. D’ailleurs, le principal de l’école, Kari Louhivuori, indique qu’une des clés de la réussite du système éducatif finlandais (La Finlande, qui a réformé il y a 40 ans son système éducatif,  est en tête du classement PISA qui évalue les systèmes éducatifs de l’OCED depuis 2009 et est 1er en sciences et en lecture ainsi que 4e en mathématique depuis 2012 alors que les élèves ont 2000 heures de moins de cours entre 7 et 15 ans qu’un écolier français) tient à la qualité des professeurs grâce à la formation en précisant qu’ils s’inspirent de pédagogies alternatives. « Nous prenons à Montessori, à Steiner un peu partout », explique ainsi Kari Louhivuori. Les professeurs étudient ainsi « de manière approfondie la psychologie des enfants afin d’avoir une réelle perception de la capacité de l’enfant à apprendre, des difficultés qu’il peut rencontrer ».

Pluridisciplinarité

Dans le système finlandais, les élèves apprennent non seulement les maths, leur langue nationale (le finois) et l’histoire mais également à tricoter, à coudre, à fabriquer des vêtements, à travailler le bois, le métal, le cuir, à construire des objets, à ranger, à nettoyer, à dessiner, à peindre, à jouer des instruments. Autant de choses qui sont proposées dès le plus jeune âge aux élèves des écoles Steiner-Waldorf. A l’école Perceval de Chatou en particulier, les élèves n’apprennent ainsi pas seulement les maths, le français, des langues étrangères ou l’histoire mais ont également la chance d’avoir une salle de spectacle, une salle de travail du bois, une forge et s’adonnent dès les petites classes à tricoter, coudre, dessiner, sculpter et à peindre. Ranger et nettoyer la classe ou la salle de cantine fait également partie des activités courantes de la vie de classe qui contribuent à développer le savoir-être. L’école est également dotée d’un potager et d’un composteur qui utilise les « déchets » de la cantine.

Marja Martikainen universitaire à Helsinki indiquait à ce propos dans une interview  (Une école de la réussite) que « ces matières donnent aux élèves l’occasion de coopérer pour réaliser un projet ; ils apprennent le partage des responsabilités. Les matières artistiques conduisent l’élève à prendre connaissance de l’histoire et des traditions non seulement de son propre pays mais du monde entier. Il ne suffit pas de proposer à l’enfant des savoirs, les expériences, les vécus sont tout aussi importants ! L’enseignement fondamental devrait être axé sur l’épanouissement de l’enfant sur tous les plans».

Tout comme dans les écoles Steiner-Waldorf, les professeurs mangent avec les enfants et « leur enseignent les bonnes manières ». Kari Louhivuori indique à ce propos que l’autorité ne s’acquiert pas en étant distant des enfants,  « elle vient de la compétence dans son métier et du respect » et ajoute que la proximité avec les élèves ne crée pas de problème de discipline et que lorsqu’il y a des problèmes, cette proximité facilité la résolution des conflits. Une proximité et une relation professeur-élève que nous retrouvons pleinement dans la Pédagogie Steiner-Waldorf.

L'enfant au coeur de l'école

Alors que la pédagogie Steiner-Waldorf accorde une place particulière à l’épanouissement des enfants et à les préparer à enrichir la vie sociale de leurs potentialités et aspirations individuelles, un des professeurs (Maija Rintola) de l’école souligne qu’il est important de se sentir bien en classe alors qu’une ambiance stricte inquiète les enfants qui n’arrivent plus à se concentrer. « C’est plus libre, plus ouvert, plus social. Le savoir vivre ensemble est important dans la vie, pas simplement les matières même si elles comptent bien sûr ».

« Demain » Le Film : similitudes entre le système éducatif finlandais et la pédagogie Steiner-Waldorf

Comme le dit Pierre Rabhi, « certains jeunes savent taper sur un clavier mais ne savent pas planter un clou. L’idéal serait ainsi d’avoir un atelier où l’on exerce l’habilité de ses mains car dans l’histoire c’est comme ça que l’être humain s’en est sorti. S’il n’avait pas été habile, il y a longtemps qu’il aurait disparu. L’intellect, les mains et l’ancrage à la nature, ce sont les trois choses qui devraient évoluer ensemble ». De même, Jean Louis Etienne, indique dans son livre Inventer sa Vie «Dans notre société technologiquement avancée, ce serait une erreur de croire que la précision électronique des automates anéantit progressivement l’usage de la main. Le contact avec la matière préserve de l’irréalité, de l’illusion, tant sur le monde que sur soi-même. Il y a urgence à restituer dans les esprits, en particulier chez les jeunes, la fierté du travail manuel. Je suis convaincu que l’apprentissage du geste bien fait est une noble voie pour l’ordonnance et l’épanouissement de la pensée ».

Comme cela est mentionné dans le documentaire, l’objectif du système éducatif finlandais est de « faire apprendre aux élèves à apprendre et de les rendre autonome ». Bref, deux concepts qui sont au cœur de la pédagogie Steiner-Waldorf qui est une école qui fait aimer l’école pour faire référence au film de Denise Gilliand sur la Pédagogie Steiner-Waldorf et qui vise notamment à développer l’autonomie, l’esprit critique, la créative, la communication orale et le sens des responsabilités des élèves tout en apportant une ouverture sur le monde. Pour aller plus loin, la pédagogie Steiner-Waldorf vise à révéler les talents, à donner le courage de suivre ses passions et à permettre à l’étudiant de se réaliser en tant qu’Être. Un élément qui fait écho à la conclusion de Kari Louhivuori qui indique « L’objectif de l’école : C’est de préparer à la vie, à la suite ».

Article rédigé par un collectif de l’école Perceval
Mis en ligne le 16 Décembre 2016

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