Ecole Waldorf Steiner : l’élément religieux

(C) Franck Riccio
(C) Franck Riccio

Tout petit enfant possède naturellement une inclination religieuse. Il se sent relié au monde qui l’entoure par l’entremise de forces invisibles. Tel un « petit prince », il descend d’un monde divin spirituel, et vient sur Terre pour y accomplir sa destinée d’homme. La pédagogie Steiner attache une grande importance à ce que cet élément religieux ne soie pas cultivé comme un dogme, mais de façon humaine, en dehors de toute confession particulière.

« Nous devons être les premiers à comprendre ce qu’est la liberté spirituelle, et éviter de faire une école une conception du monde » déclarait Steiner.

Il ne s’agit donc pas de rattacher l’enfant à une confession particulière: ceci doit rester l’affaire du choix éthique des parents. C’est pourquoi les enfants de toutes les religions trouvent leur place dans les écoles Steiner Waldorf. Il faut bien préciser que l’on n’y enseigne aucunement l’Anthroposophie. Celle-ci permet aux enseignants d’élaborer leurs méthodes ou les structures organisationnelles de l’école, mais elle ne saurait être enseignée aux élèves.

Les grandes fêtes chrétiennes font intimement partie de notre culture et rythment l’année. Elles consacrent les mutations profondes de la nature et de l’âme humaine. L’Avent, Noël, Pâques, la St Jean, la St Michel sont autant de fêtes à travers lesquelles l’enfant peut ressentir la réalité vivante du temps et se lier aux métamorphoses et aux rythmes de la terre, du soleil et du cosmos tout entier.
Cette relation permanente de l’enfant à l’univers est présente dans tout l’enseignement. L’élève découvre, par exemple, que la ligne courbe et la ligne droite se retrouvent dans toutes les formes de la nature autour de lui, mais aussi dans la structure de son propre corps: la tète ronde, les membres droits qui peuvent s’ouvrir, se fermer, s’articuler selon sa volonté!

Il saisit aussi que le langage et l’écriture n’apparaissent pas comme une simple convention formelle mais davantage comme un acte de compréhension entre les hommes. Les contes et fables, les légendes et mythologies, les récits bibliques témoignent en profondeur de larges périodes de l’histoire de la pensée.

L’épopée de Gilgamesch, les Vies de Krishna, Zoroastre, Moïse, Bouddha, Jésus… racontent les grandes ruptures, les transitions fructueuses entre les différentes étapes de la conscience humaine ; l’enfant enthousiaste y trouve l’écho de ses propres interrogations, de sa propre évolution. Il vit par le sentiment l’évolution spirituelle de l’humanité, sans que son intellect soit prématurément sollicité. Ces évocations éveillent un fort sentiment du bien et du mal sans recours à un enseignement moral et instruisent de l’incessante recherche de l’homme vers la vérité.

Tout être humain peut y puiser des forces d’équilibre intérieur et d’idéal moral quelle que soit l’orientation philosophique qu’il prendra par la suite lorsqu’il sera en mesure de se forger par lui-même ses propres convictions.

(C) Franck Riccio
(C) Franck Riccio

Article rédigé par Raymond Burlotte en collaboration avec un groupe de professeurs et de parents de l’école perceval
Texte publié initialement dans le livret « L’école Steiner, Une Pédagogie pour Aujourd’hui »

Mis en ligne le 27 Décembre 2016

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